Situation en Guadeloupe

21 Nov 2021

Grève générale, affrontements contre les forces de l’ordre, des commerces et des agences bancaires saccagées, la tension ne faiblit pas. Le couvre-feu a été établi. Le Préfet disposera de 2 250 policiers sous peu, dont 200 en renfort, et d’une cinquantaine d’agents du RAID et du GIGN. Plus de 30 arrestations ont déjà eu lieu.

A l’origine, le refus du Passe sanitaire et de la vaccination obligatoire des soignants, mais le tout s’agrège à une situation économique et sociale très difficile et à une perte de confiance des guadeloupéens dans le pouvoir central. Le taux de chômage est de 17 %. Un jeune actif sur trois est au chômage.

N’oublions pas que l’île doit aussi faire face depuis des années à une pollution des sols et de l’eau due à l’usage d’un pesticide particulièrement dangereux et cancérigène : la chlordécone. Dès 1969, les autorités françaises se sont rendues compte de la dangerosité de ce produit et malgré plusieurs alertes, elles ont laissé faire. Aujourd’hui, presque l’intégralité de la population de Martinique et de Guadeloupe est contaminée, car le sol et l’eau sont toujours empoisonnés. Le gouvernement a pris conscience tardivement de ce désastre sanitaire : en septembre 2018 aux Antilles, Emmanuel Macron jugeait cette pollution « fruit d’un aveuglement collectif », dans lequel l’État « a sa part de responsabilité ».

Alors on comprend mieux qu’une partie de la population ne fait plus confiance à l’Etat et à ses commis. Quand elle a vu la pandémie de Covid commencer et les ratées des premiers mois, le doute s’est insinué. Le vaccin a été accueilli pareillement et nombreux furent ceux qui préféraient s’en remettre à la médecine traditionnelle. Surtout qu’aux Antilles encore plus qu’en métropole l’hôpital public est en crise comme d’ailleurs tout le secteur médical et une bonne partie du service public.

L’obligation de vaccination des soignants a été un des détonateurs. Mais n’oublions pas, encore une fois, que le gouvernement a traité cette autre France d’une façon cavalière et à manquer de pédagogie.

Maintenant nous envoyons des renforts de police quand hier il aurait fallu prendre le temps de convaincre, d’écouter et de dialoguer. Parce que nous avons une sacrée addition à payer à nos sœurs et nos frères de là-bas.

Alors justice pour les Antilles et arrêtons de jouer aux « tontons macoutes » !

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