2020, Culture année zéro. Appel au Gouvernement et aux Français

14 Mai 2020

Le rapport sur l’ouverture des lieux de spectacle par l’infectiologue François Bricaire[1] plonge la profession dans le scepticisme. C’est l’ensemble de notre maillage culturel qui se défait. Juste un exemple : les librairies. Espace en voie de disparition, elles vivent depuis des années une crise sévère. Dans quel état vont-elles sortir du déconfinement ? Je crains le pire.

Puis il y a la culture « de proximité » : les petites salles, les compagnies où les comédiens et les autres membres survivent avec le RSA, quelques petites subventions et des prestations réalisées sous le couvert d’associations statut cache-misère de bon nombre d’artistes qui n’arrivent pas à devenir des intermittents. Il y a aussi les musiciens et les chanteurs, batteurs plombiers, choristes caissières et guitaristes allocataires des minimas sociaux. Pourtant c’est de ce terreau de précaires que sortent et sortiront les célébrités de demain, celles qui ne passent pas par les écoles ou les conservatoires.

La crise actuelle risque d’entraîner la disparition de toute une génération. Quand je vois un Jean-Marc Dumontet propriétaire de six théâtres et salles dont Bobino et le théâtre Antoine s’inquiéter et des grands noms cosigner des appels pour dénoncer l’urgence culturelle, il y a vraiment danger. Je pense aussi à tous ces théâtres, ces cinémas, cette grande diversité de lieux culturels de province confrontés à cette terrible menace.

Nous savons déjà que le financement de l’ensemble de l’action culturelle et du spectacle vivant dépend de plus en plus des collectivités locales et de moins en moins de l’Etat et que celles-ci sont aussi en difficulté. L’avenir est sombre.

Alors oui il faut imaginer l’après-pandémie et même faire vivre la culture avec le virus. La faire survivre dans la grande diversité de ses acteurs, sans négliger les nombreux secteurs qui la font vivre. 

Les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 6 mai dernier ont suscité doutes, critiques et grande inquiétude. Son « plan pour la culture » n’est pas à la hauteur des enjeux. Il ne peut venir au secours des serviteurs des arts malades, empêchés de transmettre et faire partager ce qu’ils enfantent dans la douleur et souvent dans la précarité de leur condition.

En ce temps de crise, la culture est aussi un produit de première nécessité. Elle nous nourrit, elle nous inspire, elle nous a aussi permis de survivre dans ces longues semaines de confinement. Je vous appelle à en consommer sans modération pour sauver et faire vivre notre culture française.

Contact presse : contact@resistons-france.fr


[1] https://www.artcena.fr/sites/default/files/medias/Groupe-travail-Deconfinement-Spectacles-V11.2.pdf

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