Cette semaine j’ai participé aux auditions du PDG de Naval groupe et de l’ambassadeur de France aux États Unis par la commission de La Défense à l’Assemblée nationale. Le contexte de ces auditions, les contrats des sous-marins australiens, est très grave car on parle au sommet de l’Etat d’une trahison.
Au-delà de la crise diplomatique, il faut s’indigner des conséquences de cet échec pour les 500 salariés français et les australiens de Naval groupe, recrutés spécialement pour ce projet et qui travaillaient depuis 6 ans sans s’attendre à cette trahison. La signature d’un contrat de fournitures de trois frégates à la Grèce reste un lot de consolation. Sauver ces salariés dévoués depuis 6 ans à ce projet gigantesque, la fierté de notre économie, doit être aujourd’hui la priorité de notre gouvernement et de Naval groupe.
Dans le contexte de rupture de ce contrat, des questions se posent également sur le silence initial de nos voisins et de nos alliés. Quel soutien pouvons-nous attendre dans ces situations, quelle solidarité les pays européens se doivent-ils mutuellement ? L’exemple de la crise au Sahel et de l’organisation de la mise en place de la force européenne Takuba devant remplacer l’opération Barkhane montre tous les blocages qui existent pour répondre ensemble aux menaces terroristes dans notre environnement proche.
L’Union Européenne est tiraillée par des choix différents et antinomiques. Elle est incapable d’assurer sa propre défense et d’envisager une plus large autonomie dans ses choix stratégiques. Enfin, cette affaire pose la question de notre appartenance au commandement intégré de l’OTAN. Notre retrait de l’OTAN marquerait fortement notre désaccord. Retrait que je défendais déjà dans mon projet présenté aux Français en 2017 ! Une clarification s’impose vis-à-vis des Etats-Unis qui n’ont pas hésité à nous trahir et à nous désavouer sur la scène internationale, à un moment pourtant aussi dangereux pour le maintien de la paix dans le monde. Une clarification s’impose aussi vis-à-vis des Britanniques et des Australiens, ces derniers qui avaient librement passé leur commande …